Demain je serai dans le train, demain chaque minute me semblera interminable, il me paraitra long ce temps qui me séparera encore d'eux mais demain je vais les serrer contre moi, je vais les embrasser, je vais me coller à eux, caresser leurs joues, leurs cheveux, je vais leur prendre la main et les regarder longuement, je vais leur dire à quel point ils m'ont manqué, à quel point je les aime et que je suis en manque d'eux.

Demain je serai auprès d'eux pour un petit week-end que je tenterai de faire durer le plus possible.

Il y a ce soir, où j'aimerais être déjà demain, ce soir que je passe avec mon pilier. Bien sur que j'aime ce temps passé avec lui car il nous fait défaut dans le tourbillon du quotidien et nous en avons bien profité parceque c'est nécessaire de se retrouver à deux mais il y a ce manque d'eux si fort.

Il y a sa petite voix à Elle, ma margot, ma petite poulette, que j'entends tous les jours, qui m'envoie des baisers, qui me dit Allô c'est toi maman ? Je veux te voir ! et qui depuis 2 petits jours semble montrer quelques signes de manque...

Il y a mon zébulon qui me parle 20 secondes montre en main mais qui me dit qu'il m'aime fort et m'envoie mille baisers, 

Il y a ces deux enfants qui prennent soin l'un de l'autre, qui sont soudés et heureux d'être chez leur papy-mamie, qui font des crêpes, des cookies, des chouquettes, des madeleines... qui assistent à des spectacles et à des petits ateliers d'Automne, il y a le jardin et les carottes du potager à arracher, il y a les petites grenouilles que l'on trouve et que l'on regarde sauter, les bottes de pluie que l'on chausse et le bon air de la mer.

Il y a des grands parents qui assurent et qui profitent.

Il y a une maman qui est heureuse de savoir ses enfants si bien, ils sont au calme, jouent dans le jardin, se reposent et découvrent plein de choses.

Les deux prochaines semaines s'annoncent difficiles et intenses, je ne vais pas pouvoir vous voir beaucoup mes loulouss, beaucoup de travail et un déplacement de 8 longs jours qui approche mais après je compte bien redoubler d'attention et rattraper le temps perdu avec vous.

Maman qui vous aime si fort

Plus que quelques piles de linge à plier et j'irai me coucher pour me rapprocher plus vite de Demain...

Ce jour-là j'avais envie d'évasion, j'avais envie de voir mes enfants courir partout, j'avais envie de les voir ailleurs que dans le béton, j'avais envie d'un retour à la nature, j'avais envie de tartes aux pommes, de couleurs d'automne... et puis j'ai pensé à les emmener faire une cueillette et ils étaient ravis.

Margot a adoré ramasser les framboises avec moi, Martin lui, a préféré les manger, je leur ai appris à cueillir des pommes sans tirer, en tournant, pour ne pas les faire toutes tomber sur le sol, Martin s'est dépensé, il a poussé la brouette avec son papa, nous avons cherché de jolies tomates bien mûres, nous avons pris le solei et avons respiré, ça fait du bien, vraiment du bien.

Nous y retournerons car ça leur a vraiment plu.

Cueillette à la Ferme de Gally, à Bailly dans les Yvelines, ouvert d'Avril à Novembre.

Ce mercredi là il y a eu le rendez-vous 12 mois après. 12 mois après que l'on m'ait dit qu'il était myope et astigmate. Pas grand chose hein mais à la lecture du test, il m'avait vraiment fait peur, il ne lisait pas une lettre sur 2 !!! Le verdict est tombé il avait besoin de lunettes "Vous comprenez les enfants aujourd'hui avec les écrans... " "Mais justement MOI je l'ai préservé des écrans..." !!! Et puis il a eu ses premières lunettes, qu'il a choisi jaune et bleu brillant et une seconde paire plus classique. Il n'a pas fait de difficultés pour les porter, ses copains lui disait qu'il avait les plus jolies lunettes du monde ;-)...

Cet été il m'a dit : Avec ou sans mes lunettes c'est pareil ! ??? Alors, quand au rdv de contrôle on m'a dit que ça avait encore baissé j'ai rien compris, j'avais pensé naivement que ça s'était amélioré... mais c'était tout le contraire.

Je me suis sentie triste, un peu vidée, ce n'est pas grave je le sais bien mais ça m'a touché ! On est partis chez nos copains anglais se prendre un bon goûter en tête à tête, chocolat chaud très chaud et cookies chocolat au lait. On a parlé, on s'est posés, on s'est confiés et puis c'était l'heure de rentrer. Que j'aime ces petits moments de tête à tête.

On est repartis avec du carrot cake et des cookies au gingembre et une fois à la maison : ça allait déjà bien mieux. 

Lorsque je leur dit : Aujourd'hui votre cousin va venir jouer à la maison... Ce sont des cris de joies, des enfants qui sautent dans tous les sens, Quentin mon bébé cousin va venir super super, moi j'suis contente, à ma maison ? à ma maison à moi ? Oui ? super super !

Alors vite on range la chambre pour qu'elle soit toute belle et que rien ne traîne, et puis quand la sonnette retentit, ça ri, ça cri... c'est repartit ! Et puis on se fait des bisous tout timides, le petit cousin reste un peu en retrait, observe tout en restant accroché à la jambe de sa maman et puis tout doucement il prend ses marques, est attiré par la cuisine de ses cousins, prépare une soupe ou un café, et puis son oeil s'accroche sur le cheval de bois, et c'est parti pour un grand galop, Martin sort les déguisements, tous les déguisements et on devient un chevalier clown, la classe absolue...

On se met à tout sortir dans la chambre parceque si tout n'est pas sorti ce n'est pas drôle et puis faut bien occuper le petit cousin et tout bien lui montrer, les ballons gonflés volent partout, survolent les gâteaux qui attendent que les bougies soient soufflées et ce n'est pas un gâteau qui attend d'être dégusté mais 4, le gâteau au chocolat de Babelle, la tarte amande et poires avec les poires du jardin, la tarte citron, hum la tarte citron, peut être le gâteau préféré de Martin en ce moment et une tarte aux mûres du jardin de Papy, oui rien que ça parceque nous on est gourmands et que chez nous le papy est Pâtissier de métier !

C'est déjà l'heure de partir mais personne ne veut se dire au-revoir oui mais il est tard et il y a encore le bain, le dîner, le rangement et tout et tout...

C'est le moment où Quentin fait des câlins et ça c'est bien, on ruse pour reposer les jouets et on lègue deux trois petites choses, Tu reviens bientôt hein Quentin ? Parce que Qu'est-ce que c'était bien !

Merci d'être venus et d'avoir autant gâté Martin.

Elle s'est réveillée de bonne humeur c'est si rare ! Nous nous sommes préparées tranquilement, un peu trop à son goût car quand je suis sortie de la douche, elle avait déjà pris les devants en prenant tout ce qui lui passait sous la main pour s'habiller on a un peu rectifié mais au final c'est quand même elle qui a choisi sa petite tenue de rentrée.

Sur le chemin de l'école, elle n'a pas arrêté de sautiller, jsuis contente d'aller à mon école amaternelle, jsuis grande moi et intérieurement j'espèrais que cette euphorie n'allait pas retomber comme un soufflet.

En arrivant devant la grille de l'école, elle a retrouvé Charlotte qui l'a prise de suite par la main, à 2 on est plus forts non ? Et elles ne se sont plus quittées, elles sont rentrées ensemble dans leur classe, un peu timides mais sans réelle appréhension. Ensemble, elles ont dit bonjour à leurs deux maitres et toujours main dans la main elles se sont dirigées vers le coin poupées... un coin qui leur était familier de leur dernière année passée ensemble à la crèche.

Dès le départ j'ai trouvé que Margot était comme un poisson dans l'eau à un moment elle m'a même signifié que je pouvais y aller, "Allez maman, vas-y allez, à tout à l'heure" ! Il m'a semblé qu'elle ne venait pas ici pour la première fois...

Et puis je me suis re-vu quelques années en arrière, quand ma toute petite était dans mon ventre et que je découvrais cette même salle de classe avec Martin, ça m'a fait tout drôle. L'histoire des jours de la semaine sur le tableau avec la comptine des petits canards, Natersia notre Atsem préférée, toujours aussi souriante et bienvaillante, les murs roses, le dortoir juste à côté, les petits porte-manteaux, l'atelier bibliothèque etc. ... Je me suis rappelée la réunion de rentrée avec la première maitresse de martin si douce et tolérante, nous détaillant le programme de l'année, des journées, nous expliquant que chaque enfant avait son propre rythme d'acquisitions, de progrès, elle respectait tout ça, elle nous a beaucoup manqué lorsqu'elle est partie, c'était la première maitresse de martin et c'est celle qui lui aura donné le goût de l'école et qui nous aura donné à nous en tant que parents tant de joies pour toutes les premières fois de l'école.

C'est une heure plus tard que j'ai récupéré ma margotte toujours aussi contente, m'expliquant que les autres enfants qui pleuraient ben ils ne devaient pas parceque c'est super l'école amaternelle et que Charlotte si elle avait pleuré un petit peu c'est parcequ'elle voulait sa maman voilà.

Qu'est-ce qu'elle était heureuse d'aller enfin à l'école, depuis le temps qu'elle la réclamait, elle était tellement prête, on lui disait Oui bientôt, il faut attendre encore un petit peu, je crois qu'elle commençait à désespérer que ce jour là n'arrive.

Le soir de sa première journée, ma petite épuisée s'est écroulée un peu avant 19h, juste le temps de boire son lait et il n'y avait plus personne, j'espère que sa nuit aura été pleine de jolis rêves.

Quand à Martin, je l'ai senti un peu triste et nostalgique ce soir, il n'accroche pas avec la maitresse remplaçante, il ne sait d'ailleurs toujours pas comment elle s'appelle, j'espère que la "vraie" maitresse lui plaira davantage, c'est un coeur d'artichaut mon zébulon, il fonctionne à l'affectif et puis il faut dire qu'il avait tellement mis sa maitresse de CP sur un pied d'estale !

C'est difficile pour n'importe qui de passer après quelqu'un qui a compté.

Cette rentrée m'a mise KO moi aussi, je n'ai pu m'empêcher de m'inquiéter, j'ai essayé de préparer au mieux mes enfants et je pense que j'y suis arrivée.

La semaine prochaine, il y aura les réunions de classes, les inscriptions pour les activités, les rendez-vous pour les certificats etc...

J'ai hâte que la maitresse de martin arrive et je croise les doigts pour qu'elle lui plaise.

Cette année, chez nous la rentrée est doublée car ma margotte ne commencera que mercredi, alors ce matin, pour elle, c'était un peu comme une répétition, le temps d'accompagner son grand frère, de le bisouter, de l'encourager, de regarder rapidement les listes, de croiser les petits camarades et les têtes connues, les sourires à la volée... et ça en était terminé.

Notre zébulon avait peur comme à chaque fois mais ne montrait rien, il croisait très fort les doigts pour être dans la même classe que Paul. Il n'en sera rien, les super copains seront encore séparés cette année. Tant pis ce sera encore mieux à la récré.

Sa maitresse ? Nous ne la rencontrerons que dans 2 semaines car elle est absente, dur dur de commencer comme ça mais deux semaines c'est vite passé et elle est remplacée.

Margot n'aura pas de maitresse mais un maitre et même 2 qui se partageront la semaine. Le premier nous le connaissons c'était le maitre de martin et lui comme nous avions adoré cette année là, le second est un nouvel arrivé, il aura sans doute plein de nouvelles idées. Dans la classe de margot il y aura la copine Charlotte et Abel le petit frère de Paul et ça : c'est super rassurant pour elle !

Demain nous y retournerons, le petit cartable cousu est prêt lui aussi, il sera sur son petit dos, c'est bien aussi de faire comme les grands. Il emmènera doudou à l'école parceque les doudous aussi font leur rentrée.

J'ai hâte d'être à ce soir pour que martin me raconte sa première journée et à demain pour que la rentrée à la maternelle soit passée. J'ai déjà le coeur qui bat vite.

Et chez vous la rentrée ça s'est bien passé ?

Il y a quelques semaines j'aurais dit avec certitude Prête, plus que prête même ! et puis là je ne sais plus...

Ma toute petite ne dort plus très bien, se réveille quasiment chaque nuit, vient me voir, a besoin que je la rassure, elle s'est habituée à terminer la nuit dans notre lit mais la fatigue est bien là pour elle et pour moi.
Elle va bien je ne suis pas inquiète mais je me dis que peut être elle commence à ruminer dans sa petite tête, ça reste une grande étape la rentrée à l'école pour une petite fille.

En creusant l'autre jour elle m'a dit qu'elle ne voulait plus y aller, elle qui criait à corps et à cri, que la crèche c'était fini et que maintenant il lui fallait l'école.

Y aurait-il un peu d'appréhension ? Je continue de la bercer quand on en discute, de la rassurer et de ne pas en parler plus qu'il n'en faut !

Sera t'elle avec Charlotte ? Elie ? Jules ? Abel (le petit frère de Paul) ? Je croise les doigts pour qu'elle soit entourée de ses petits copains. 

Allez ma margotte, en avant, ça va être tellement chouette l'école maternelle !

Quand je suis en Bretagne je me prends à m'imaginer qu’un jour je pourrai appartenir à ces heureux qui sur un bout de terre ont une maison qui surplombe la mer, je ne rêve pas à une villa, un château ou une grande demeure, non, juste une petite bicoque avec une vue à en crever sur l’océan, une petite porte en bois vert qui ouvrirait sur un jardin secret bleu et rose, une verrière qui plongerait sur la mer. On vivrait au rythme des marées, un petit bateau serait amarré pour nous évader, il y aurait une petite cuisine avec des carreaux de ciment, où des fraises cuieraient pour la confiture; dans le salon il y aurait de grandes baies vitrées qui donneraient sur la mer, il y aurait là une table en bois vieille de mille ans, une tasse de thé fumante, quelques cookies sur une assiette en porcelaine fendue, je m’y imagine écrire, écrire pour de vrai et puis lire et peiner à trouver encore un peu de place dans la bibliothèque immense que mon pilier aura dessiné, une comme celles : Vous savez ? Celles que l’on voit dans les films ? toute en bois, avec une échelle pour atteindre les rayons qui embrassent le plafond; Sur les étagères : des photos en noir et blanc, des coquillages, souvenirs d'hier…

Me retrouver les soirs de tempête dans l’unique café du village aux photos jaunies sur les murs, aux articles encadrés soigneusement, y écouter des histoires de marins, les récits de tempêtes, de naufrages, les choppes de bières qui claquent, le vin blanc qui coule, les rencontres…

Apprendre à naviguer, apprécier les vents, contempler les temps, sentir l’isolement, le froid, le plaisir de faire un feu, les longues discussions au coin de la cheminée, les promenades sur les sentiers côtiers…

La Bretagne est un pays qui épouse la mélancolie qui pousse en moi à certaines périodes, alors peu m’importe qu’on ne dépasse pas ici la vingtaine de degrés quand d’autres sèchent à presque 40, je m’y sens bien, ça ne me dérange pas d’enfiler un pull sur la plage, de chausser les bottes de pluie.

Je les regarde, silencieuse, à travers ce rail de soleil qui se décide à pointer à 18h passé, eux, mes enfants, mes précieux, mes trésors de pirate. Avec seulement une épuisette, un seau, quelques carapaces échues, une étoile de mer ils deviennent les rois du monde, s’inventent mille et une histoires, creusent, couvrent, trempent et puis hier soir avant de tomber de fatigue, remplis d’iode et des efforts à hisser la grande voile, Martin et moi : contemplant le ciel à la nuit tombée :

-"là regarde, une étoile"

-"T’es sur ?"

-"Oui regarde elle ne bouge pas"

-"T’es sur que c’est une étoile ? Parce que c’est peut être un avion garé dans le ciel..."

-"Non mon chat, les avions ne se garent pas dans le ciel"

Alors ses yeux qui réalisent que ça en est une, une vraie, une qui brille, à des milliers de kilomètres de nous et tout et tout et son regard, aie aie aie ce regard : Ce sont mille étoiles que je voyais moi, dans le sien.

Bottes de pluie et chapeux de soleil

Shorts et pulls

Tshirts et coupe-vent

Direction la Bretagne.

Bonnes vacances et à très bientôt.

Il mange des crêpes et boit des chocolats chauds, il brave les vents force 5 et les tempêtes, tente vainement de faire décoler son cervolant, il pique nique le soir sur la plage quand la mer est loin, les températures encore douces et que le soleil se couche, il porte le canotier à la fête des baigneurs, il cuisine avec son papy, écosse les petits pois du jardin avec sa mamie, il découvre les poireaux d'été et les trésors du potager, le mini golf et les parties de domino.

Il est sage et donne le tournis à sa mamie, il se raconte encore et encore, impossible de l'arrêter, ensemble ils se défient aux raquettes jusqu'à la nuit...

Il y a les fleurs à arroser le soir venu et le téléphone qu'il prend parfois seul pour nous appeler, sa petite soeur qui me prend le combiné et lui crie "Allez martin on fait la bagarre ?" il y a sa nouvelle passion pour les mickey parade qu'il dévore sans rien y comprendre, ses "je taime à l'Infini / à l'Univers" quand on raccroche, ses petits mots et ses dessins à tomber qu'il met dans une enveloppe et que l'on reçoit au courrier.

Le soir il a besoin que sa mamie vienne s'allonger à côté de lui pour qu'elle l'aide à trouver le sommeil dans cette chambre où nous sommes habituellement tous réunis, petit blues du soir bien normal à un si petit âge, mais il est, parait-il, vivifié, requinqué... il mange comme 4 (vive l'air de la mer) !

Plus que quelques heures et nous le retrouverons, il sera alors presque temps de prendre le chemin de notre Bretagne.

Comme il en a de la chance notre zébulon d'avoir eu une si jolie parenthèse, un moment de répit bien salutaire loin du rythme infernal imposé aux enfants toute l'année.

Merci papa, maman de me l'avoir si bien chouchouté.

Je vous embrasse